INITIATION A LA PHILATELIE

 LA COTATION D'UN TIMBRE-POSTE


Le 1 F Cérès vermillon
Le "1 F Cérès vermillon", émis en 1849, est le timbre français ayant la plus forte cote. Un exemplaire neuf, bien centré, avec de belles marges, vaut le prix d'une maison !!!

Voilà un sujet qui en fait frémir plus d'un et fantasmer beaucoup d'autres !!! Quelle est la valeur d'un timbre-poste ... et plus généralement d'une collection de timbres. Dans ce domaine, les histoires de trésors trouvés au fond d'un grenier prennent le pas sur les multiples désillusions de tous ceux qui ont voulu se débarrasser d'une collection et qui n'ont pu "rentrer dans leur mise de fond".
Il faut dire que les timbres ont toujours eu une connotation spéculative et La Poste et les institutions n'ont pas été les dernières pour faire accréditer l'idée que "acheter des timbres c'est une mise de fond pérenne pour garantir l'avenir".


Un vrai philatéliste a une autre manière de voir les choses : pour lui la rareté d'un timbre est plutôt liée à la difficulté qu'il a mis à se le procurer. Bien sûr dans certains cas les deux aspects sont liés ... mais pas toujours et c'est là un des aspects les plus intéressant de la pratique philatélique : la possibilité de dénicher, au bout de plusieurs années, un "mouton à cinq pattes" ignoré de tous et qui va donner un nouvelle éclairage à une collection.



 LES CRITERES OBJECTIFS DE COTATION



C'est le marché philatélique qui fait la cote d'un timbre. Et cette cote est le résultat final de plusieurs paramètres qui évoluent différemment.
  • La rareté d'un timbre peut se déduire directement de son tirage : plus il a été émis et vendu en grand nombre et plus il y a des chances que sa cote restera faible.
  • Elle dépend souvent de son âge : plus un timbre est ancien et plus il a de chance de voir sa cote monter... mais ce n'est pas une obligation et certains timbres plus que centenaires n'ont jamais vu leur cote dépasser le "minimum garanti" pour toute transaction (quelques centimes d'euro aujourd'hui).
  • Elle est aussi dépendante de la loi de l'offre et de la demande : plus un timbre est recherché et plus sa cote monte. Mais il y a des effets de mode et certains timbres qui ont eu leur heure de gloire (du fait du sujet de leur figurine, de l'époque à laquelle ils ont été émis, etc.) peuvent sombrer dans un certain oubli. Leur cote s'en ressent.
  • Elle dépend enfin de l'état du timbre : selon qu'il est neuf ou oblitéré, qu'il a une gomme intacte, une belle oblitération, qu'il soit bien centré ou non, ... sa valeur sera bien différente.


Donc, si on excepte l'âge qui est un critère absolu (on ne peut pas le changer), la cote officielle d'un timbre peut varier fortement selon quelques critères concernant son état.


  TIMBRE NEUF VS TIMBRE OBLITERE :

Les timbres neufs ont "la cote". C'est à dire que ce sont ces timbres que le collectionneur débutant privilégiera lors de ses achats car ce sont eux qui ont un aspect le plus gratifiant dans une page d'album ... et ceux qui sont réputés avoir les meilleures cotes.

Il y a lieu cependant de distinguer :
  • Les timbres neufs avec gomme intacte (le plus souvent appelés "timbres neufs sans charnières" ou "timbre neuf fraicheur postale"). Ce sont les timbres qui ont un aspect identique aux timbres que l'on achète au comptoir d'un bureau de poste.
  • Les timbres neufs avec gomme souillée (présence de trace de charnière, de tâches, de points de rouille, etc.), regroupés sous le nom de "timbres neufs avec charnière" sont moins appréciés. Même si ces timbres n'ont jamais servi à affranchir du courrier leur aspect, surtout au verso, fait qu'ils subissent une forte décote aujourd'hui.
  • Les timbres neufs sans gomme. Ces timbres sont aujourd'hui très mésestimés du fait qu'ils ne comportent pas de gomme au verso.

Il ne faut cependant pas oublier que :
  • Pendant des décennies - jusque vers les années 1970- la plupart des timbres ont été collectionnés collés avec des charnières sur des pages d'album. Sauf dans de rares cas les timbres antérieurs à ces périodes sont très rares dans l'état "neufs sans charnière".... d'où une surcote justifiée. Mais c'est cette même surcote qui fait que, aujourd'hui, de nombreux timbres sont regommés artificiellement afin de leur redonner leur virginité initiale. Lorsque ces trucages sont prouvés le timbre support subit une forte décote.
  • Certains timbres ne sont connus que "sans gomme". Soit parce que c'est comme cela qu'ils ont été émis et vendus, soit parce qu'ils ont été gommés avec un produit qui s'est rapidement révélé nocif pour le support papier du timbre. Ces timbres sont donc surtout connus sans gomme ... ou alors dans un état tel qu'ils ne sont plus présentables.
  • La folie de la recherche du "timbre fraicheur postale" à tous prix, avec les excès que l'on connaît aujourd'hui, ne doit pas faire oublier que c'est le recto du timbre qui est normalement son coté le plus intéressant ... et qu'une page d'album contenant des timbres avec traces de charnières est plus plaisante qu'une page incomplète de timbres neufs sans charnière.


Les timbres oblitérés - c'est-à-dire ceux qui ont eu un réel usage postal, ils ont servi à affranchir du courrier - ont généralement une cote moindre qu'un timbre neuf, en particulier un timbre neuf "sans charnière". Parmi cette catégorie générique il y a lieu néanmoins de distinguer :
  • Ceux qui ont eu un réel usage postal.... de "vrais oblitérés" en quelque sorte.
  • Ceux qui ont été oblitérés d'emblée sans avoir réellement été collés sur une enveloppe pour l'affranchir.... de "faux oblitérés" en quelque sorte qui ont souvent un très bel aspect et qui sont destiné à abuser le collectionneur.
Dans certains cas ces timbres possèdent encore leur gomme intacte au verso. Dans d'autres la "fausse oblitération" a été réalisée directement au moment de l'impression du timbre.


Il y a lieu de distinguer les timbres "biens oblitérés", c'est à dire ceux dont l'oblitération est fine - afin de ne pas gêner la vision de la figurine centrale - et lisible - afin de pouvoir connaître la date et le lieu d'expédition -, des ... autres timbres oblitérés, c'est à dire ceux dont l'oblitération est lourde, illisible ou au contraire mal placée.
oblitération
oblitération lourde
oblitération double
oblitération vague
Une belle oblitération donne un aspect plus agréable au timbre. Un tel timbre devrait bénéficier d'une surcote évidente. A l'opposé, une oblitération lourde dégrade le timbre qui subit une moins-value justifiée.
Les oblitérations mécaniques, type "vagues" ou autres, si elles sont en général légères, n'apportent aucune information sur la date et le lieu d'expédition. Elles sont peu appréciées ... même si aujourd'hui elles sont pratiquement incontournables. Pendant longtemps certains pays, comme l'Allemagne, ont imposé que les timbres grand format soient oblitérés 2 fois, ce qui alourdit le résultat final ... mais dans ce cas il n'y a pas possibilité de faire autrement et de tels timbres oblitérés une seule fois sont souvent des faux.




  MARGES D'UN TIMBRE :


Timbre second choix
Timbre avec marges courtes, de second choix


Un timbre, qu'il soit dentelé ou non-dentelé, possède des marges sur le pourtour de sa figurine centrale. Ces marges sont en fait une partie de l'espace (normalement la moitié) qui sépare les figurines entre elles sur une feuille de timbres et facilitent le débitage de celles-ci en découpant des timbres à l'unité en fonction des besoins.

A l'époque des timbres non-dentelés - au début de l'ère philatélique - les timbres étaient découpés avec une paire de ciseaux. Comme l'intervalle entre deux figurines est relativement étroit, la découpe a souvent été inégale et certains timbres se sont retrouvés avec des marges plus importantes que nécessaire ... et donc d'autres avec des marges réduites. Dans certains cas la figurine centrale elle-même a été entamée.


Un timbre non-dentelé ayant des marges correctes et égales est recherché car c'est celui qui présente le mieux.
Un timbre non-dentelé qui possède de grosses marges est aussi recherché même si ces marges sont parfois déséquilibrées. Par contre les timbres dont les marges sont réduites voire dont la figurine est en partie découpée perdent une partie de leurs valeurs et sont considérés comme des timbres de second choix.


Timbre finlandais décentré
Un des premiers timbres finlandais décentré
Le problème des marges plus ou moins égales se retrouve avec les timbres dentelés. Dans ce cas c'est une machine qui a effectué le piquage qui a créé les perforations à l'origine des dentelures.
Pendant de nombreuses années, les techniques et moyens mis en œuvre pour imprimer puis denteler les timbres étaient peu maîtrisées ce qui fait que, dans de nombreux cas, le timbre a pu avoir des marges de largeurs différentes. On parle alors de timbres plus ou moins bien centrés ; les timbres parfaitement centrés sont recherchés.





Piquage à cheval
Piquage à cheval
Si le décentrage est très important et que le piquage de la dentelure vient à se faire sur la figurine du timbre on change de catégorie : ce n'est plus un timbre mal centré, c'est une "variété" communément appelée "piquage à cheval".



  AUTRES CRITÈRES D'ÉVALUATION :

Il existe d'autres critères qui permettent d'évaluer la valeur d'un timbre (ou plutôt sa plus-value potentielle, ou sa moins-value, par rapport aux cotations officielles) :


Dentelure défectueuse
Cela a beau être un timbre prestigieux : sa dentelure défectueuse lui fait perdre une grosse partie de sa valeur
  • LA DENTELURE : Qu'un timbre dentelé soit neuf ou oblitéré, sa dentelure doit être impeccable. Toute dent manquante ou simplement rognée faut que le timbre est automatiquement considéré comme étant de second choix voire à éliminer.


    Attention !!! Certaines émissions sont réputées pour avoir des dentelures défectueuses et/ou fragiles : dans ce cas des dentelures irrégulières sont tolérées.






  • TACHES ET POINTS DE ROUILLE : Le papier support d'un timbre-poste est une matière fragile. Si les conditions de stockage de celui-ci ne sont pas optimales, le papier se détériore au fil des ans : des tâches ou des points de rouille apparaissent. Autant de détériorations qui diminuent fortement la valeur d'un timbre.

    Timbre rouillé
    Timbre rouillé par l'humidité


  • PLIS ET DECHIRURES : Les timbres ayant une marque de pli sont fortement décotés. Ceux qui sont déchirés n'ont plus aucune valeur ... sauf s'il s'agit de grandes raretés par ailleurs.





 LA COTATION DES TIMBRES



catalogue de timbres
La cote des timbres est établie par les maisons éditrices de catalogues ayant pignon sur rue. Mais il existe d'autres cotations plus confidentielles.

Cette cotation est le reflet du marché du timbre même si, au fil des ans elle a tendance à "gonfler" les cotations des différents timbres (il est difficile de baisser la cote d'un timbre une fois qu'elle a atteint un certain niveau) et de fait, aujourd'hui elle n'a qu'une valeur indicative, le marché des transactions étant réalisé sur des bases moins élevées (en dehors des timbres vedettes). Il est fréquent de pouvoir acquérir un timbre à x% de sa cote ... le "x" ayant tendance à être de plus en plus réduit.


Aujourd'hui la plupart des catalogues fournissent, pour chaque timbre référencé, des cotes pour :
- Le timbre "neuf sans charnière".
- Le timbre "neuf avec charnière".
- Le timbre "oblitéré".
- Dans certains cas, le timbre "neuf sans gomme".

Par ailleurs les catalogues donnent de plus en plus souvent une indication sur la cote du timbre oblitéré sur document (voir plus loin).


Bien sûr ces cotes s'appliquent à des timbres "premier choix". C'est à dire des timbres bien margés, bien centrés et dont le papier ne présente pas de défaut visible.


Timbres anglais


Afin de s'y retrouver plus facilement, la plupart des catalogues modernes utilisent les mêmes pictogrammes pour désigner les différents types de timbres cotés.


REMARQUE : Les timbres "neufs sans charnière", émis avant les années 1950, sont aujourd'hui souvent surcotés. Pour être certain qu'ils n'ont pas été trafiqués il est souvent conseillé de rechercher les exemplaires avec certificats d'authenticité.



 LA COTATION DES DOCUMENTS


Pendant des années, la philatélie s'est réduite à collectionner les timbres, rien que les timbres. Il n'est donc pas étonnant que les catalogues se soient surtout préoccupés de la cotation des timbres-poste sous toutes leurs formes (neufs sans charnières, avec charnières, sans gomme, oblitérés, ...). Longtemps ils ne se sont pas intéressés à la cotation des timbres sur documents.

Ce sont des initiatives privées qui ont tenté les premières de fournir les clés permettant d'évaluer la valeur d'un document affranchi avec des timbres-poste. Les catalogues, surtout dans leurs versions "spécialisées", s'y sont ensuite mis ... même si souvent, les critères pris en compte sont réducteurs.


Enveloppe affranchie
Quelle valeur donner à cette enveloppe comportant un affranchissement composé de plusieurs timbres aux cotes individuelles différentes ?


La "valeur" d'un document philatélique - plus encore que pour un timbre-poste isolé - ne se résume pas à sa valeur financière. D'autres paramètres (type de document, conditions d'expédition du document, marques postales additionnelles, etc.) peuvent chacun être d'un intérêt majeur. Les timbres composant l'affranchissement peuvent devenir secondaires.


Quelle valeur donner à un pli affranchi ? Les catalogues généralistes ne sont pas d'une grande aide dans ce domaine et se bornent à coter – depuis peu d'ailleurs - les "timbres seuls sur lettre" sans aucune autre indication.

Le mode le plus fréquent qu'ils proposent pour évaluer la "valeur" d'un document postal est des plus basiques :

  • Si le timbre est seul sur le document : le cas est réglé puisque les catalogues proposent une cotation de ce type de document (sans se préoccuper des conditions d'expédition ni d'un tas d'autres critères par ailleurs).

  • Si l'affranchissement est composé de plusieurs timbres le calcul est plus compliqué ... mais tout aussi rudimentaire : On compare les cotations des différents documents affranchis avec chaque timbre "seul sur lettre" de l'affranchissement et on sélectionne ceui qui a la plus grosse cote.
    On rajoute ensuite à cette cote, la cote "timbre oblitéré" de chaque autre timbre composant l'affranchissement.



Tout philatéliste un tant soit peu au courant de la réalité des choses se rend compte tout de suite que ce mode de calcul est complètement inopérant et ne traduit en rien la valeur réelle d'un document. Il privilégie les documents composés de "beaucoup de timbres" - quitte à ce que ce soient de pures fabrications ayant pour fins de tromper les philatélistes - au détriment de documents moins "visuels" mais autrement plus intéressants en termes d'histoire postale.

Pour faire une première tentative de cotation plus proche de la réalité il faut en revenir aux "fondamentaux" et se rappeler qu'un timbre-poste (ou un ensemble de timbres) sur une lettre sert à l'affranchissement (à concurrence de sa valeur faciale) d'une taxe de port préalablement définie (tarif postal) : en conséquence, tout affranchissement qui ne correspond pas à un tarif postal et/ou tout document qui utilise des timbres en dehors de leurs périodes de validité devrait être fortement décoté.


Enveloppe affranchie
Les philatélistes allemands sont friands de ce type de documents sur lesquels l'ensemble des timbres d'une série sont soigneusement oblitérés. Ce document ne correspond à aucun tarif et n'a probablement jamais été expédié. Il se négocie pourtant à une jolie somme ... mais ne peut pas être présenté en compétition car trop "philatélique" pour être honnête.


Lorsqu'on collectionne les documents postaux il faut donc catégoriser les différents plis en fonction de critères propres à ce type de collection :

  • enveloppe Premier Jour
    Les cartes et enveloppes "Premiers Jour" présentent de réelles qualités graphiques
    En premier lieu il y a les plis et enveloppes qui ont été expédiés le premier jour de leur mise en service. Le problème vient du fait qu'une majorité de ces documents ont une connotation "philatélique" indéniable. Un vrai "premier jour", où le timbre est oblitéré avec un cachet standard, est plus probant. A cette catégorie on peut adjoindre la catégorie des "derniers jours" nettement plus "postale" et plus difficile à enrichir.













  • Il y a aussi la catégorie des plis affranchis avec divers timbres (souvent une série complète) sans aucune préoccupation du port dû.
    Si ces plis sont souvent très jolis et présentent bien dans une collection, ils n'ont que peu d'intérêt sauf si les timbres utilisés sont rares en tant que tels ou si, par hasard, une variété connue fait partie de l'ensemble.

  • Il y a enfin les divers souvenirs philatéliques, réalisés spécialement pour être vendus à l'occasion de manifestations (la plupart du temps ... philatéliques).
    Ces plis n'ont, pour la plupart, pas voyagé et certains ne comportent même pas d'adresse de destination. En tant que tels on ne peut donc les considérer comme "courrier" mais bien comme souvenirs dont l'intérêt est strictement proportionnel à celui -souvent sentimental - que l'acheteur leur donne.


Une fois ce premier tri fait, il reste les plis réellement postaux, c'est-à-dire affranchis "au tarif correspondant à leur usage postal", avec des timbres en cours (c'est à dire pendant la période de leur mise en vente aux comptoirs postaux ou dans la période qui suit immédiatement leur retrait de la vente - un délai de quelques mois à quelques années, selon les périodes, est admis).

En fait, en tenant compte de ces critères, on distingue encore trois types d'affranchissements :

  • Ceux réalisés avec un "timbre seul". Celui-ci correspond donc, la plupart du temps, à l'emploi pour lequel ce dernier a été créé. Dans certains cas c'est un "must" car certains timbres ont la particularité d'être difficile à trouver ainsi.

  • Ceux réalisés avec plusieurs timbres identiques (le port correspond donc à un multiple de la valeur faciale du timbre). On parle alors "d'affranchissement multiple".

  • Ceux réalisés avec différents timbres dont la somme des valeurs faciales correspond au port dû. On parle alors "d'affranchissement composé".

Enveloppe affranchie
La destination "Amérique du Sud" est pratiquement la seule qui a permis d'obtenir des affranchissements avec un 10 F La Rochelle "seul sur lettre " (1,50 F de port + 8,50 F de surtaxe aérienne, tarif applicable entre le 21.04.31 et 31.0.37). Mais ce tarif n'était applicable que pour des plis inférieurs à 5 g, ce qui limitait son utilisation.


Un affranchissement "avec un timbre seul" est le plus "pur" postalement parlant (un tarif = un timbre), et semble au premier abord le plus courant. Il est cependant des cas où ce type de pli se révèle fort rare du fait que :

  • Le tarif postal est peu usité (objet postal peu courant vers une destination rare par exemple).
  • Les timbres-poste à grosses valeurs faciales sont en fait des valeurs complémentaires. Ils sont créés et employés soit pour acquitter une surtaxe précise onéreuse (surtaxe aérienne ou autre) soit, par multiples, pour réaliser l'affranchissement de gros colis. De fait on les rencontre rarement seuls sur lettre.
  • Certains timbres, courants sur lettre, le sont moins sur d'autres objets à tarifs normalement plus réduits (cartes postales ou imprimés ) utilisés dans des conditions spéciales (expédition vers l'étranger par exemple).
  • Dans certains cas où les tarifs évoluent rapidement (période d'inflation intense) les timbres a petites faciales n'ont pas le temps d'être utilisés avant d'être obsolètes.


Pour ce qui est des "affranchissements multiples", il s'agit le plus souvent de timbres de petites valeurs faciales (mis en vente pour affranchir certains objets postaux bénéficiant de tarifs postaux réduits, tels les imprimés) utilisés pour affranchir des plis aux tarifs plus élevés, la plupart par 5 ou par 10.

Les "affranchissements composés" se révèlent finalement les plus banals, sauf lorsqu'ils correspondent à une période historique particulière imposant ce type d'affranchissement (exemple : les "affranchissements composés de septembre 1871"). Ils ne sont pourtant pas à négliger ... s'ils restent au tarif.

Enveloppe affranchie
Cette enveloppe, à connotation philatélique, est cependant au tarif. 4,80 F (hors surtaxes) d'affranchissement cela correspond en effet au tarif de la lettre 2° échelon vers l'étranger (3,30 F) + 1,50 F de surtaxe de recommandation (tarif du 1.08.26).



Certains catalogues allemands mettent en œuvre ces distinctions et considèrent systématiquement qu'un timbre utilisé dans un affranchissement composé a moins de valeur que s'il est seul sur lettre ou s'il fait partie d'un affranchissement multiple. Dans ces conditions les affranchissements de complaisance sont toujours moins valorisés que les affranchissements ayant un réel caractère postal.


Et encore rappelons que ces plis ne sont considérés qu'à l'aune de leurs adéquations aux tarifs postaux. Il faudrait, pour être exhaustif et apprécier un pli à sa juste valeur, pondérer ce jugement initial par :
  • Une étude précise des cachets oblitérants utilisés (certains se révèlent rares).
  • Une étude des services postaux évolués utilisés (recommandation, valeurs déclarées, exprès, "hors sac", etc.) et les différentes marques qui en découlent.
  • Les différentes marques de censures, le cas échéant.
  • Les taxes ajoutées pour insuffisance d'affranchissement ou autre.




 LA COTATION DES AUTRES TYPES DE DOCUMENT


Aujourd'hui, à coté de la philatélie proprement dite, certains collectionneurs se penchent sur d'autres types de documents qui ont un rapport plus ou moins éloigné de la philatélie proprement dite : des cartes-postales, des entiers postaux, des vignettes non postales, des timbres fiscaux, etc. Chacun de ces types à ses propres critères de cotation permettant de déterminer la valeur du document.

  • Les entiers postaux sont cotés comme des documents postaux affranchis avec des timbres-poste : on les collectionne soit neuf soit usagé, et dans ce cas avec "figurine pré-imprimée seule" ou avec affranchissement complémentaire pour constituer un affranchissement valide. Se rajoute bien évidemment un bonus ou un malus en fonction de l'état de l'entier et de sa rareté intrinsèque.
  • Les cartes postales, les vignettes non postales et les timbres fiscaux ont des critères de cotation particuliers.





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